Nike Metcon 10 : Mon test et avis sur la chaussure

Après une Metcon 9 (que j’ai eu personnellement) qui a divisé la communauté (trop large, trop encombrante, ce fameux « tank »), Nike revient aux fondamentaux avec la Metcon 10. L’objectif est clair : retrouver l’ADN de la série avec une chaussure plus basse, plus agile et plus agressive. Mais est-ce que ce retour en arrière est suffisant pour reprendre la couronne face à une concurrence de plus en plus féroce ? J’ai testé la Nike Metcon 10 et vous donne mon avis pour vous dire si elle vaut l’investissement.

Construction & Confort : Un retour aux sources, mais attention au fit

Qu’on se le dise, la Metcon 9 avait divisé avec son allure de vaisseau spatial. Avec la Metcon 10, Nike a clairement entendu les critiques. Dès l’ouverture de la boîte, on retrouve une silhouette beaucoup plus racée et athlétique, qui rappelle les grandes heures des modèles 7 et 8. C’est plus fin, plus agressif, et esthétiquement, c’est une vraie réussite, surtout dans le coloris « OG ».

Cependant, niveau confort et chaussant (fit), il y a des changements majeurs à prendre en compte avant de dégainer la carte bleue :

• Une Toe Box plus étroite : Contrairement à la 9 qui offrait un espace généreux, la 10 resserre l’étau. Il y a un « taper » (rétrécissement) plus prononcé sur l’extérieur du pied. Si tu as le pied large (type 2E), tu risques de te sentir compressé.
• Un support d’arche agressif : C’est le point qui va polariser. La chaussure intègre un soutien de la voûte plantaire très marqué. Si tu as les pieds plats ou que tu détestes sentir une pression sous le milieu du pied, ça peut devenir gênant, voire douloureux à la longue.
• Le laçage : Le système a été revu pour offrir un verrouillage du médio-pied assez impressionnant, mais qui peut créer des points de pression si on serre trop fort.

-> Mon conseil : Elle taille « True to Size » (taille habituelle), mais si tu es habitué à l’espace d’une Nano ou d’une TYR, ou si tu as le pied fort, envisage une demi-pointure au-dessus.

Performances à l’entraînement

Haltérophilie & Force : Sa raison d’être

C’est ici que la Metcon 10 met tout le monde d’accord. C’est son terrain de jeu, sa maison. La stabilité est tout simplement impériale. Le talon intègre toujours la fameuse plaque Hyperlift, mais elle semble encore mieux intégrée. Le résultat ? Une base en béton armé. Que ce soit sur un 1RM au Back Squat, un Deadlift lourd ou de l’arraché technique, le talon ne s’écrase pas d’un millimètre.

Avec son drop de 4mm, on a une sensation d’ancrage au sol qui rassure immédiatement. Si ta priorité est de soulever lourd sans passer sur des chaussures d’haltérophilie spécifiques, c’est le meilleur choix du marché.

WOD & Gymnastique : Plus joueuse, mais pas parfaite

C’est là qu’on attendait l’amélioration par rapport au « paquebot » qu’était la 9. La bonne nouvelle ? La semelle intermédiaire utilise de la mousse React sur l’avant du pied. Concrètement, ça rend la chaussure beaucoup plus flexible et « joueuse ». Les fentes, les burpees et les double-unders passent bien mieux car le pied déroule plus naturellement. On sent moins cette rigidité excessive sous les métatarses.

Cependant, ne nous emballons pas : le talon reste « clunky » (lourd et encombrant). Sur des mouvements comme les Box Jumps ou les changements de direction rapides, on sent toujours ce bloc rigide à l’arrière qui manque de fluidité. C’est mieux, mais ce n’est pas encore la souplesse d’une chaussure minimaliste.

Course à pied (Running) : Toujours pas ça…

Soyons clairs et honnêtes : ce n’est toujours pas une chaussure pour courir. Même si l’avant en mousse React apporte un léger mieux, courir avec la Metcon 10 donne encore l’impression d’avoir des briques aux pieds. L’attaque talon est rude à cause de la plaque Hyperlift.

• Pour des sprints courts (200m, 400m) dans un WOD : Ça passe, la réactivité est là.
• Pour un 5km ou un Murph : Oublie tout de suite, tes périostes et tes mollets vont te détester. Si le WOD contient beaucoup de run, laisse-les au vestiaire.

Rope Climbs (Montées de corde) : Le juste milieu

Nike a (enfin) réduit la taille du Rope Guard. Fini le plastique qui remonte jusqu’à la malléole et qui donnait l’impression de porter une botte de ski sur la Metcon 9. Sur la 10, la protection est plus discrète mais reste redoutablement efficace. Le grip est là, ça accroche fort à la montée et ça freine bien à la descente, sans sacrifier la flexibilité de la tige. C’est un excellent équilibre trouvé par la marque.

Durabilité

C’est du Nike Metcon, et sur ce point, ils déçoivent rarement. La construction respire la solidité. La tige en mesh renforcé avec des superpositions haptiques est conçue pour résister à l’abrasion (frottements contre le mur sur les HSPU, corde, sol granuleux). La semelle extérieure est dense et les protections latérales encaissent les chocs sans broncher. C’est une chaussure faite pour durer dans le temps et encaisser des mois de programmation intensive.

Usage Quotidien

Esthétiquement, elle a un look d’enfer. Elle est agressive, moderne, stylée. On a envie de la porter avec un jean. Mais pour marcher toute la journée ? Je dis non. La rigidité extrême du talon et ce support d’arche très prononcé la rendent fatigante pour une utilisation lifestyle prolongée. Contrairement à une chaussure plus souple, elle ne se fait pas oublier au pied. C’est un outil de travail pour la salle, garde-la pour ça.

Caractéristiques :

• Prix : env. 140-150 €
• Drop : 4 mm
• Poids : Standard
• Semelle : Mousse React (avant) + Hyperlift (talon)

Honnêtement, si je devais n’en choisir qu’une, ce serait la PICSIL NOVA 01. Au-delà du partenariat, c’est vraiment celle que j’utilise au quotidien à la box. Pour moi, c’est le top du moment grâce à son équilibre parfait entre confort, stabilité et capacité à courir. Tu as le code NOCSY15 pour te faire plaisir.